Sur les 6 candidats de la circonscription pour le 1er tour des élections législatives sollicités par Belle-Ile en diagonales, 5 auront finalement répondu. Après les réponses du candidat de Lutte Ouvrière et de celui du Rassemblement national, toujours dans l’ordre d’arrivée, voici celles du Parti breton, de l’Union du centre droit, et du Front populaire:
PARTI BRETON (Maëlig Trédan)
1) Pourriez-vous évoquer votre histoire personnelle avec la circonscription, et avec Belle-Île en particulier?
A 30 ans, je vis dans la circonscription depuis un peu plus de 3 ans.Trégoroise d’origine, mes pérégrinations personnelles et professionnelles m’ont permis de vivre dans les cinq départements bretons. Mais c’est dans la commune de Landevant que j’ai décidé de poser mes valises depuis un peu plus de 3 ans en rencontrant mon conjoint, originaire de ce secteur, et avec qui je m’apprête à fonder une famille. Bien que séduite par la beauté et le dynamisme du Morbihan, j’ai comme beaucoup été confrontée aux problèmes de logement, comprenant la disponibilité et les prix de l’immobilier.
2) On parle souvent des îles comme de possibles « laboratoires » pour des alternatives qu’on pourrait ensuite appliquer à grande échelle. Qu’imagineriez-vous pouvoir expérimenter à Belle-île ?
Le Parti Breton a toujours adopté une position modérée à ce sujet : oui pour les projets d’éolien Off Shore, à condition de ne pas tomber dans un gigantisme qui rendraient trop coûteuse et risquée l’installation, l’entretien, et la durabilité environnemental de tels projets. Par ailleurs, nous serons toujours plus favorables à l’intervention d’une
expertise locale, à savoir bretonne ou française, en matière de recherche, d’emploi et d’industrie, pour ce genre de projet afin que notre pays soit le plus autonome possible. Le projet Pennavel est un exemple de solution pour répondre aux problématiques énergétiques de Belle-île, et expérimenter dans le même temps l’éolien en mer. Pour autant, sa taille immense peut poser question, ainsi que le peu d’entreprises locales travaillant à sa réalisation. Concernant les problématiques de l’eau, il existe des solutions tels que les osmoseurs, la séparation des réseaux, pour compléter les dispositifs déjà existants de récupération d’eau de pluie. De plus, toutes les solutions, individuelles comme collectives sont bonnes et à encourager, sans dépendre de décisions hors sol.
3) Concernant la question énergétique en particulier, pourriez-vous détailler le modèle qui se rapprocherait le plus de votre idéal?
Un mixe énergétique est dans tous les cas indispensable pour assurer un fonctionnement serein.Toutes les solutions peuvent présenter un intérêt, et c’est aux locaux de trancher sur les grands équilibres.
4) Concernant la question du logement, dans les zones où les prix flambent, soutenez-vous l’idée d’un statut de résident breton (ou autre)? Et quelles sont les mesures qui vous sembleraient les plus urgentes?
Le Parti Breton s’est toujours positionné favorablement sur la question de la création d’un statut de résident dans les zones tendues (lesquelles devront être élargies). Cela passera par un accès privilégié aux personnes vivant depuis au moins un an sur le territoire et répondant à un certain nombre de critères qu’il conviendra aux communes de hiérarchiser en fonction de leurs besoins, comme le motif de venue des postulant (raison professionnelle, origine familiale, présence d’enfants, etc). Mais les saisonniers souffrent aussi : afin de leur offrir des logements décents, je défendrai une application responsable de la loi ALUR de 2014, concernant l’installation d’habitats légers et réversibles, compatibles avec la loi littorale et les mesures d’assainissement.
5) On doit au député Jimmy Pahun l’adoption d’un amendement cadre sur l’exception d’insularité. A l’heure actuelle, cet amendement est surtout invoqué pour des questions d’urbanisme. Pourrait-on imaginer qu’il serve également sur le sujet de l’emploi, par exemple en imposant aux collectivités territoriales de faire en priorité appel aux compétences locales avant de recruter à l’extérieur ?
Tout à fait. Il est indispensable que le système d’appel d’offre puisse évoluer afin de privilégier les compétences locales.
6) En tant que député, vous serez aussi appelé à vous prononcer sur des questions internationales. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine, ainsi que le conflit israélo-palestinien et ses répercussions sur le territoire, sont dans tous les esprits. Comme député, comment vous positionnerez-vous sur ces sujets ?
Les conflits internationaux ont des conséquences catastrophiques pour les populations civiles. Le parti breton s’est toujours positionné en faveur du respect des peuples et de leur dignité. Si je suis élue je m’attacherai à toujours me positionner dans le camp des négociateurs et pacificateurs. En tant que pays tiers, nous devons prendre garde à
l’ingérence et aux conséquences que pourraient avoir nos paroles et nos actes dans un contexte explosif. Je veillerai à chaque instant que notre positionnement ne nous entraîne pas à importer sur d’autres territoires (dont le nôtre) des conflits extérieurs, comme cela l’a été bien trop fait lors du précédent mandat.
7) En partie liée à la question précédente, la question de l’accueil des réfugiés se fait notamment via un Schéma national d’accueil des demandeurs d’asile & d’intégration des réfugiés, actuellement en cours d’élaboration pour la période 2024-2027. Concernant les objectifs d’accueil pour la Bretagne, quelle sera votre position ?
Ce genre de question ne doit pas être décidé par une poignée d’élus. La population locale doit être consultée avec soin avant de s’engager sur un objectif d’accueil, impactant à la fois le territoire et le devenir des demandeurs d’asile eux-mêmes, coupés de leurs familles, racines et cultures.
8) Dans cette élection, quel candidat considérez-vous comme votre principal adversaire politique?
Le parti Breton a pris soin tout au long de cette campagne de ne pas se définir en opposition avec les autres partis politiques. Nous sommes les seules à présenter une voie régionaliste dans cette élection. En ce sens, nous différons complètement de nos concurrents qui conservent une logique jacobine.
9) Quelle(s) qualité(s) lui reconnaissez-vous?
10) Comme député, quel serait votre atout majeur?
Mon pragmatisme et une connaissance du terrain acquise grâce à nos équipes, couplés à une capacité d’écoute.
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UNION DE LA DROITE ET DU CENTRE (Pierre Clavreuil)
1) Pourriez-vous évoquer votre histoire personnelle avec la circonscription, et avec Belle-Île en particulier?
Je suis arrivé dans le Morbihan en mars 2017 en tant que sous préfet de Lorient. J’ai exercé ces fonctions pendant 4ans et 4 mois J’ai décidé de vivre dans cet arrondissement définitivement.
J’ai bien connu chacune des communes qui composent la circonscription. J’ai partagé avec elles les projets des habitants et de leurs élus. Nous avons vécu ensemble des moments extrêmement forts comme le covid, la crise des gilets jaunes ou les élections municipales. J’ai eu l’occasion de me rendre souvent à Belle-ile. Les élus et tous ceux que j’y ai rencontrés m’ont permis de comprendre les particularités de l’insularité.
2) On parle souvent des îles comme de possibles « laboratoires » pour des alternatives qu’on pourrait ensuite appliquer à grande échelle. Qu’imagineriez-vous pouvoir expérimenter à Belle-île ?
Le mot laboratoire à propos des îles ne me paraît pas convenir. Il laisse entendre que les habitants seraient des cobayes d’expériences hasardeuses. Je pense pour ma part que les îles sont des »sentinelles de la République » et je parlerai plus volontiers de leur rôle d’exemplarité par rapport à la France continentale.
3) Concernant la question énergétique en particulier, pourriez-vous détailler le modèle qui se rapprocherait le plus de votre idéal?
Les transitions énergétiques, numériques doivent s’y inscrire de manière prioritaire. Les politiques publiques doivent être marquées dans les îles, territoires sensibles de la République par un respect renforcé de la notion d’équité. Cela est vrai pour l’accès aux soins, à l’éducation, la présence des services publics. La nation doit s’efforcer de compenser les difficultés liées à l’insularité. Il n’est pas normal de payer l’essence plus chère que sur le continent. Les subventions publiques doivent tenir compte des surcouts inévitables liés à l’insularité.
4) Concernant la question du logement, dans les zones où les prix flambent, soutenez-vous l’idée d’un statut de résident breton (ou autre)? Et quelles sont les mesures qui vous sembleraient les plus urgentes?
Le logement notamment pour les jeunes et les saisonniers est une priorité absolue. Cette question ne doit pas être traitée de manière punitive. N’oublions jamais que de très nombreux résidents secondaires sont souvent des Bretons qui reviennent au pays . Il faut aider les collectivités locales à accroître l’offre de logements sociaux sans stigmatiser tel ou tel groupe d’habitants.
5) On doit au député Jimmy Pahun l’adoption d’un amendement cadre sur l’exception d’insularité. A l’heure actuelle, cet amendement est surtout invoqué pour des questions d’urbanisme. Pourrait-on imaginer qu’il serve également sur le sujet de l’emploi, par exemple en imposant aux collectivités territoriales de faire en priorité appel aux compétences locales avant de recruter à l’extérieur ?
L’exception d’insularité est de à la loi NOTRE et à Manuel Valls.
6) En tant que député, vous serez aussi appelé à vous prononcer sur des questions internationales. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine, ainsi que le conflit israélo-palestinien et ses répercussions sur le territoire, sont dans tous les esprits. Comme député, comment vous positionnerez-vous sur ces sujets ?
Des périls extérieurs visent notre pays. C’est le cas notamment pour le terrorisme islamique mais aussi pour les menaces directes de la Russie. Nous devons aider l’Ukraine parce que son courage nous protège Au Moyen Orient , la France doit retrouver sa place dans une démocratie équilibrée.
7) En partie liée à la question précédente, la question de l’accueil des réfugiés se fait notamment via un schéma national d’accueil des demandeurs d’asile & d’intégration des réfugiés, actuellement en cours d’élaboration pour la période 2024-2027. Concernant les objectifs d’accueil pour la Bretagne, quelle sera votre position ?
De même, la question migratoire doit être considérée de manière nationale.
8) Dans cette élection, quel candidat considérez-vous comme votre principal adversaire politique ?
Mes principaux adversaires politiques sont la mediocratie et l’intolérance.
9) Quelle(s) qualité(s) lui reconnaissez-vous?
10) Comme député, quel serait votre atout majeur ?
Mon expérience du fonctionnement de l’Etat doit me permettre d’aider les habitants de la circonscription à être mieux orientés dans leur choix et mieux représentés au Parlement.
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FRONT POPULAIRE (Jade Béniguel)
1) Pourriez-vous évoquer votre histoire personnelle avec la circonscription, et avec Belle-Île en particulier?
J’ai grandi entre Rochefort-en-terre et Auray. Mon père est originaire d’Auray, il vivait dans le quartier du Gumenen. Une partie de ma famille vit toujours dans la circonscription. Maintenant, je fais mes études à Rennes. Mon attachement à la circonscription passe également par le fait que je me rends très régulièrement dans les communes de la circonscription, notamment lors des visites que je rends à ma famille. J’ai également travaillé à Carnac en tant qu’agente d’entretien dans un camping. Concernant Belle-île, je m’y suis rendu plusieurs fois avec ma famille, j’en ai gardé un excellent souvenir et il me tiendra à cœur de protéger ce lieu caractéristique de la circonscription et ses habitants.
2) On parle souvent des îles comme de possibles « laboratoires » pour des alternatives qu’on pourrait ensuite appliquer à grande échelle. Qu’imagineriez-vous pouvoir expérimenter à Belle-île ?
Je ne pense pas qu’il faille penser les îles uniquement comme des “laboratoires” mais comme une partie prenante des modèles à mettre en place à grande échelle. Concernant Belle-Ile, discuter avec ses habitants m’a fait prendre conscience des enjeux majeurs constitués par l’eau, le recyclage des déchets et le tourisme. Ainsi, il me semble qu’il serait profitable pour les îliens d’en faire un modèle de durabilité environnementale et d’autosuffisance énergétique, notamment en développant les transports en commun sur l’île et entre l’île et le continent. Je pense qu’il faut également favoriser l’utilisation du vélo via la création de pistes cyclables, dynamique déjà insufflée par l’association Belle-île à vélo.
3) Concernant la question énergétique en particulier, pourriez-vous détailler le modèle qui se rapprocherait le plus de votre idéal?
Mon modèle idéal serait une combinaison de sources d’énergie renouvelables, incluant le solaire, l’éolien et la biomasse, couplée à des solutions de stockage d’énergie pour garantir une alimentation constante. Belle-Île pourrait aussi bénéficier de l’hydroélectricité, en exploitant les courants marins. La mise en place de réseaux intelligents permettrait d’optimiser la consommation et de réduire les pertes. Cependant, le plus important pour moi est de rappeler que la meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée, et qu’il est aussi nécessaire de tendre vers un modèle de sobriété énergétique.
4) Concernant la question du logement, dans les zones où les prix flambent, soutenez-vous l’idée d’un statut de résident breton (ou autre)? Et quelles sont les mesures qui vous sembleraient les plus urgentes?
Je soutiens l’idée d’un statut de résident pour protéger les habitants et habitantes locaux face à la spéculation immobilière. Je soutiens également la mise en place de mesures telles que la régulation des locations de courte durée, le soutien à la construction de logements abordables pour les résidents permanents, l’augmentation de l’offre de logements sociaux en prenant en compte l’ensemble des résidences pour effectuer le calcul du pourcentage de logements sociaux nécessaires. J’ai sorti par ailleurs un communiqué à ce propos il y a quelques jours qui détaille plus clairement les mesures qui me semblent nécessaires pour répondre à la question du logement dans la région : https://x.com/jade_bngl/status/1805945284733657323?s=46
5) On doit au député Jimmy Pahun l’adoption d’un amendement cadre sur l’exception d’insularité. A l’heure actuelle, cet amendement est surtout invoqué pour des questions d’urbanisme. Pourrait-on imaginer qu’il serve également sur le sujet de l’emploi, par exemple en imposant aux collectivités territoriales de faire en priorité appel aux compétences locales avant de recruter à l’extérieur ?
Absolument. Cet amendement doit être élargi pour favoriser l’emploi local en priorisant les compétences insulaires. Cela renforcerait l’économie locale et réduirait la dépendance aux ressources externes. Il faudrait également encourager les formations locales adaptées aux besoins spécifiques de l’île.
6) En tant que député, vous serez aussi appelé à vous prononcer sur des questions internationales. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine, ainsi que le conflit israélo-palestinien et ses répercussions sur le territoire, sont dans tous les esprits. Comme député, comment vous positionnerez-vous sur ces sujets ?
Je plaiderai pour une politique étrangère basée sur la paix, la justice et les droits humains. Concernant la guerre en Ukraine, je soutiendrai les efforts diplomatiques et humanitaires pour mettre fin au conflit en apportant un soutien indéfectible à la liberté et à la souveraineté du peuple ukrainien. Pour le conflit israélo-palestinien, je suis pour l’imposition d’un cessez-le-feu immédiat, la demande de libération des otages, tout en condamnant fermement les violences et les violations des droits humains que ça soit du coté du Hamas où du coté du gouvernement israélien qui commet actuellement un génocide en Palestine. De plus, je suis en faveur de la reconnaissance de l’Etat Palestinien.
7) En partie liée à la question précédente, la question de l’accueil des réfugiés se fait notamment via un schéma national d’accueil des demandeurs d’asile & d’intégration des réfugiés, actuellement en cours d’élaboration pour la période 2024-2027. Concernant les objectifs d’accueil pour la Bretagne, quelle sera votre position ?
Je soutiendrai des mesures d’accueil des réfugiés qui respectent la dignité humaine et favorisent l’intégration. La Bretagne, avec ses valeurs de solidarité, peut jouer un rôle exemplaire en offrant des conditions décentes et des opportunités d’intégration pour les réfugiés, tout en préservant l’équilibre social local. Le programme du Front Populaire apporte des solutions à ce sujet que je soutiens évidemment.
8) Dans cette élection, quel candidat considérez-vous comme votre principal adversaire politique ?
Mon principal adversaire politique est le candidat du Rassemblement National car il représente un danger réel pour la France et pour notre circonscription. Je suis en totale contradiction avec le programme qu’il défend et ma candidature entend, au-delà de porter un réel programme humaniste, écologiste et solidaire, s’opposer à la menace que son parti représente aujourd’hui.
9) Quelle(s) qualité(s) lui reconnaissez-vous?
Je ne peux pas lui reconnaître de qualité.
10) Comme député, quel serait votre atout majeur ?
Je pense que mon principal atout en tant que députée serait ma jeunesse. J’entends pouvoir porter la voix de la jeunesse à l’Assemblée qui manque de représentativité. De plus, être jeune me permet de traiter de à la fois des sujets spécifiques à la jeunesse mais aussi de toutes les autres thématiques telles que le pouvoir d’achat, le logement, l’écologie…etc