La Une Brèves Urbanisme. Les associations dénoncent un SCOT du Pays d’Auray « des années 1980 » et interpellent le préfet

Urbanisme. Les associations dénoncent un SCOT du Pays d’Auray « des années 1980 » et interpellent le préfet

par SRG Salaun
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Vendredi 9 septembre, une conférence de presse s’est tenue à Auray à l’initiative de 4 associations qui contestent par un recours gracieux déposé le mercredi précédent la modification du Schéma de cohérence territoriale du Pays d’Auray votée en juillet. (Belle-Ile en diagonales a assisté à la conférence du 9 septembre via visioconférence)

Une nouvelle qui avec ses airs de petite musique bien connue des insulaires a pourtant sonné cette fois différemment et très fort, comme l’avait déjà laissé présager un communiqué qualifiant la modification du Scot de « modèle d’extension urbaine typique des années 80 ».

Chacun leur tour, avec leurs préoccupations spécifiques, les représentants des associations les Amis des chemins de ronde du Morbihan, de l’association pour l’application de la loi littoral dans le Pays d’Auray, de l’Union pour la mise en valeur esthétique du Morbihan – Patrimoine et Paysage, et d’Eau et Rivières de Bretagne, ont donc déploré que la notion d' »aménagement durable » portée par la loi littoral de 1986 soit « ignorée », cela malgré les « enjeux du climat et de la biodiversité comme de l’économie locale et touristique ».

Après une présentation par Anicette Jacopin, présidente de l’AALLPA, des aspects les plus litigieux de la modification du Scot du point de vue des associations, avec par exemple concernant Belle-Ile le passage du nombre des villages (densification et extension autorisées) de 6 à 20, c’est donc plutôt « l’absence de vision sur la capacité d’accueil des territoires » qu’ont en particulier visée les intervenants.

« Dans les discours, la notion de zéro artificialisation nette revient sans cesse, mais on fait la même chose depuis 40 ans, a ainsi exprimé Elodie Martinie-Cousty, présidente de l’UMIVEM. Evidemment, pour un élu, l’urbanisation paraît la solution la plus simple, parce que le budget de la commune en bénéficie directement. Mais dans un contexte où une part importante des constructions sont des résidences secondaires, cette recette a un coût environnemental et social. Et à terme, également un coût économique, vu les déséquilibres sociaux et écologiques qu’il faudra ensuite résoudre ».

Réclamant « un changement de logiciel », les organisateurs de la conférence de presse ont par ailleurs eux-même voulu marquer un tournant dans leur façon de remplir leur rôle d’associations « agréées environnement »: « Je n’hésite pas à interpeller le préfet pour lui demander de réagir », a encore exprimé Elodie Martinie-Cousty, avant que l’avocat chargé du recours gracieux ne renchérisse en évoquant un « contrôle de légalité jamais exercé et laissé à la charge et aux frais des associations ». « Un conflit territorial se construit contre les associations, qui sont vues comme le méchant de l’histoire, alors que si l’Etat réagissait à des illégalités manifestes les gens se diraient que le préfet est dans son rôle », a poursuivi maître Thomas Dubreuil.

Suite au recours gracieux engagé le 7 septembre, les associations, qui réclament par ailleurs un « vrai débat public qui impliquerait l’ensemble des élus et pas seulement 10 membres du comité syndical* », un recours devant les tribunaux administratifs pourra être envisagé après un délai de 2 mois. Ce recours devant le tribunal administratif pourrait également être décidé par la préfecture.

*Le comité syndical ayant approuvé la modification simplifiée du Scot du Pays d’Auray en juillet dernier est composé de 10 élus représentant 28 communes. Sur ces 10 élus 5 sont bellilois.

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