Alors que la phase d’étude devant permettre de définir précisément la zone de construction du futur parc éolien flottant de Bretagne sud semble toucher à sa fin, des associations opposées à une implantation qui rendrait les éoliennes visibles depuis la côte annoncent avoir obtenu l’information que « le gouvernement aurait choisi d’implanter le parc d’éoliennes à l’intérieur de la zone des 12 milles ».
Les 3 association en question (La Fédération de protection et d’aménagement de la Baie de Quiberon, des Îles et du Grand site dunaire, l’Union Belliloise, et l’association Horizon groisillon) ont donc produit un communiqué de presse conjoint destiné à rappeler que selon le calendrier prévu pour l’implantation des éoliennes, il est encore possible de modifier le projet.
Cette initiative s’inscrit également dans le contexte de l’installation du parc de Saint-Nazaire, situé à entre 12 et 20 km au large de la Loire-Atlantique, qui lui a déjà été réalisé pour moitié, et permet de constater une visibilité depuis Belle-Ile à une distance de plus de 30 km (voir photo d’illustration et précisions en fin d’article).
Concernant le parc de Bretagne sud, qui déploiera moins d’éoliennes mais flottantes et plus hautes, les « campagnes géotechniques en mer sur l’aire d’étude du parc et du raccordement » sont prévues comme pouvant durer jusqu’à octobre 2022. Puis, fin octobre, les groupes industriels sélectionnés pour participer à l’appel d’offre feront leurs propositions, la désignation du lauréat étant prévue pour début 2023.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 7 juillet 2022
Le parc d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne : un choix d’implantation catastrophique! Nous venons d’apprendre que le gouvernement aurait choisi d’implanter le parc d’éoliennes flottantes à l’intérieur de la zone des 12 milles, à moins de 20 km de Belle–Île et à moins de 30 km de Groix et de Quiberon, nous tenons à manifester notre opposition à cette décision catastrophique.
Nous savons que l’éolien en mer sera une composante importante du mix énergétique en 2050. Nous savons aussi que les éoliennes flottantes joueront un rôle clé dans cette évolution, car elles sont adaptées aux zones de large les mieux ventées, y compris sur des fonds marins de grande profondeur et peuvent donc être placées sans difficulté loin des côtes, comme nous l’ont affirmé tous les industriels que nous avons contactés.
Dans ces conditions, comment accepter que le premier grand projet d’éoliennes flottantes, en Bretagne Sud, au large de Groix et Belle–Île défigure des perspectives remarquables, et ne tire aucun parti des avantages de cette technologie ?
Le Président de la République n’a–t–il pas affirmé en février dernier que « personne ne souhaite voir nos paysages remarquables ou nos sites classés, abîmés par des grandes pales blanches » ?
A trois reprises, les élus de Belle-Ile ont fait connaître leurs réserves sur l’implantation à vue des côtes.Dans leur lettre du 4 février, avec le soutien de Jimmy PAHUN, ils alertaient Mme POMPILI, alors ministre de la Transition écologique, avant de la rencontrer en personne le 22 février. Lors de la réunion publique de concertation organisée à Belle-Ile le 2 mars dernier, Mme HUCHET, présidente de la communauté des communes de Belle-Ile, lançait un cri d’alarme : « Laissez-nous préserver nos paysages ! » Lors de la réunion publique organisée une semaine plus tard à Groix, de nombreux participants ont fait valoir la possibilité d’un éloignement plus important des côtes. Les maires des villes riveraines ont eux aussi manifesté leur vive inquiétude.
On ne peut que constater aujourd’hui le manque total d’écoute de l’administration, qui a choisi d’ignorer ces prises de position ainsi que celles des associations que nous représentons, comme la ministre Barbara POMPILI avait ignoré les conclusions de la Commission nationale du Débat Public en lançant l’appel d’offres pour ce parc commercial d’éoliennes flottantes en mai 2021. Les 50 éoliennes de plus de 260 mètres (soit 50 Tours Eiffel) seront donc placées dans les eaux territoriales, et détruiront, par leur nombre et leur hauteur, les paysages peints par Monet et célébrés par les plus grands poètes bretons, décourageant les randonneurs et les touristes qui soutiennent l’économie locale.
Alors qu’il est parfaitement possible de faire de ce premier projet de grande taille un projet exemplaire, respectueux des paysages et de l’environnement, les décisions prises ignorent les préoccupations et les mises en garde des associations, des élus et des habitants pour ne répondre qu’à des exigences catégorielles pour la pêche et pour la localisation de la maintenance.
IL EST IMPÉRATIF DE RÉORIENTER RAPIDEMENT CE PROJET!
Il est en effet encore possible, sans surcoût majeur et sans difficulté technique, d’implanter ce parc éolien en zone économique exclusive hors de vue des côtes insulaires et continentales.
- Noëlle Bonnetain, présidente de la Fédération de protection et d’aménagement de la Baie de Quiberon, des Îles et du Grand site dunaire – fd.baiedequiberon@gmail.com
- Bernard Genton, président de l’Union Belliloise – union.belliloise@gmail.com
- Miren Monnier, présidente de l’association Horizon groisillon -horizongroisillon@orange.fr
En images. La photo d’illustration, prise depuis la route au-dessus de la crique Victoria (Locmaria) montre le parc éolien de Saint-nazaire, qui comptera à terme 80 éoliennes de 180 m de haut dont la moitié ont déjà été installées.
Concernant les photomontages publiés sur le site https://parc-eolien-en-mer-de-saint-nazaire.fr/, le point de vue choisi depuis Belle-Ile est la pointe du Skeul, soit à une distance de 31,6 km. Voir ci-dessous ces 2 photomontages suivis d’une photo réalisée ce matin par Belle-Ile en diagonales depuis le même point: