Lundi 5 juillet, les 3 occupants d’une maison à l’abandon de Grand Village ont fait constater par la gendarmerie qu’ils avaient investi les lieux depuis le 19 juin pour l’utiliser comme « domicile principal ».
Pascal, travailleur saisonnier installé dans ce « squat » et porte-parole, expose ses arguments pour revendiquer son maintien dans les lieux: « Il y a d’autres squats à Belle-Ile, mais nous voulions faire une vitrine pour interpeller sur la question du logement, aussi bien pour les saisonniers que pour les travailleurs à l’année, car nous pensons que la spéculation liée au tourisme ne laisse plus aucune possibilité de s’établir à la plupart des habitants. La maison que nous avons ciblée n’est pas une résidence principale du propriétaire, et est à l’abandon depuis plusieurs années. Nous avons demandé aux gendarmes de faire un constat pour clarifier la situation, qui est une occupation à des fins d’hébergement, et n’a donc rien à voir avec de la dégradation ou un cambriolage. La suite logique, ce sera sans doute un conflit au civil avec le propriétaire, dont nous n’avons pas eu de nouvelles, mais qui pourra demander une procédure d’expulsion au tribunal d’instance. Mais au-delà de ça, nous considérons que même si la mairie n’est pas responsable du prix de l’immobilier, elle devra se manifester, car si elle veut ne plus avoir à faire face à des actions comme la nôtre, il existe des outils dont elle peut se saisir pour régler le problème à la racine, par exemple avec l’encadrement des loyers, ou la préemption. Or, malheureusement, ce que l’on voit, c’est que non seulement ces outils ne sont pas utilisés, mais qu’en plus des tas de permis concernant des projets de promoteurs immobiliers et de résidences secondaires continuent à être accordés ».
Aujourd’hui, dimanche 11 juillet, une réunion à laquelle ont participé des insulaires en difficulté pour se loger ainsi que des représentants du collectif Ile Fertile & Solidaire s’est tenue sur place. Déjà, un site internet a été créé: https://se-loger-a-belle-ile.webnode.fr/
Contactée, la gendarmerie n’a pas souhaité communiquer sur le sujet.