La Une Non classé Portrait. Joseph Gallen, ancien éducateur en région parisienne passé par l’IPES, a attendu 40 ans pour retrouver Logonet

Portrait. Joseph Gallen, ancien éducateur en région parisienne passé par l’IPES, a attendu 40 ans pour retrouver Logonet

par SRG Salaun
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Sauzonnais né à Logonet, Joseph Gallen, qui a travaillé plusieurs mois à l’ancien institut public d’éducation surveillée (IPES) de Le Palais, a finalement poursuivi sa carrière d’éducateur en région parisienne. Après avoir expérimenté dans son milieu professionnel les évolutions de l’après 1968, et dans son village, où il vit depuis la retraite, le virage de l’économie touristique, il puise aujourd’hui dans ses souvenirs autant de raisons de conserver les usages d’antan que de s’ouvrir aux « néobellilois ».

En s’installant en 2010 à Logonet, l’année de sa retraite, Joseph Gallen, qui a acheté à un oncle la maison familiale dans laquelle est née sa mère, faisait un retour au pays qui n’avait rien d’un projet de la veille. Déjà, à 19 ans, aussitôt terminé sa scolarité au lycée vannetais Jules Simon, absorbé par la suite par le lycée Alain-René Lesage, le jeune bachelier avait souhaité revenir s’établir à Belle-Ile.

« J’ai vécu 1968 alors que j’étais encore au lycée, se souvient-il. A l’époque, même si on voulait plus de liberté, j’ai pris ça avec une certaine distance, car j’avais peu de culture politique. Mais il y avait ce slogan de vivre et travailler au pays, et c’était exactement ce que je j’avais en tête ».

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2 commentaires

Sylvaine Villeneuve 01/09/2020 - 16:46

Bonjour Monsieur,
Je suis adhérente et co-fondatrice de l’association La Colonie, qui porte le projet de lieu mémoriel à Haute Boulogne et serait très heureuse de faire votre connaissance, ayant travaillé moi aussi à la PJJ ces dernières années.
Puis-je demander vos coordonnées à Soïg Salaün ?
Très cordialement,
Sylvaine VILLENEUVE

joseph GALLEN 18/08/2020 - 15:28

Bonjour, je me permets d’apporter des précisions complémentaires sur quelques points de ce portrait. Je ne suis pas du tout nostalgique des méthodes éducatives appliquées dans les IPES jusqu’au années 70 où régnait une discipline de fer, condition nécessaire au maintien de l’ordre et à la vie sociale dans les murs. Bien au contraire. Dans cette même décennie l’administration de l’Education Surveillée a fermé ces grands établissements disséminés un peu partout en France dont la plupart avaient une capacité d’accueil dépassant la centaine de places, pour développer des petites structures limitées à une quinzaine de places en moyenne. Les éducateurs ont ainsi eu à s’adapter à de nouvelles pratiques éducatives et à gérer une liberté nouvellement accordée aux jeunes. Comme chacun sait, le plus difficile à gérer dans la vie, c’est la liberté. C’est vrai qu’aujourd’hui la profession d’éducateur est plus difficile qu’autrefois, car ces professionnels de Justice symbolisent, en première approche, pour les jeunes, une institution judiciaire qu’ils rejettent et ces rejets s’accompagnent souvent d’insultes et de violences. Aujourd’hui les éducateurs ont à maintenir des conditions de vie les plus paisibles possibles dans les foyers d’accueil, mais ils ont d’abord à travailler sur la confiance pour qu’un lien se créé avec les jeunes. On est loin du maintien de l’ordre et de la discipline de fer des structures d’antan. Donc, pour moi, aucune nostalgie du passé, l’Education Surveillée de 1945 est devenue la Protection Judiciaire de la Jeunesse en 1990, et le texte en préambule à l’ordonnance du 2/2/45 affirmant la primauté de l’éducatif sur le répressif est renforcé et c’est très bien comme ça.
Autre point sur lequel je voudrais apporter une précision: je suis dubitatif sur le projet culturel « propice » qui accompagnerait la création sur le site de Haute Boulogne, d’un lieu mémoriel sur l’éducation Surveillée, et antérieurement la colonie pénitentiaire, mais pas sur le lieu mémoriel lui-même à propos duquel je suis au contraire, enthousiaste.

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