mars 2019

S’il existe une bonne étoile pour les restaurateurs, c’est peut-être celle suivie par le couple Jean-Marc Roudaut-Elise Fémel, les patrons du restaurant La Parenthèse et de l’hôtel-restaurant le Corto Maltese, où tous deux travaillent. Réunis par le hasard du voisinage des bars où ils ont commencé leur carrière belliloise, il y a bientôt 10 ans, ces deux insulaires d’adoption ont jusqu’à présent toujours remporté les paris risqués. Aujourd’hui, ils continuent à travailler dur pour que la chance ne les quitte pas.

Dans le couple Jean-Marc Roudaut-Elise Fémel, Jean-marc est le premier à être arrivé à Belle-île. C’était au début des années 2000, et, pour conclure une « vraie crise d’ado », qui l’aura amené, après avoir été émancipé, à étudier « un peu de tout mais à chaque fois seulement 1 an », le jeune homme décidait finalement de venir travailler à la Godaille, à l’époque tenue par sa mère.

Pour Elise, le premier contact avec le caillou aura lieu plus tard, en 2010. Formée en école de commerce et ancienne expatriée à Barcelone pour vendre hors d’Europe les machines d’une grande société, Elise Fémel venait alors de changer radicalement de cap. « J’avais démissionné pour partir en voyage au Pérou et faire le point, se souvient-elle. Après ça, je voulais faire quelque chose de complètement neuf, et j’ai trouvé un premier travail saisonnier pendant la période des neiges en montagne. Plus tard, c’est un ami rencontré là-bas qui m’a parlé d’un nouveau boulot saisonnier…comme serveuse à la Chaloupe ! »

La naissance d’un duo d’entrepreneurs

Pour que Jean-Marc et Elise fassent connaissance, il faudra cependant que la jeune femme se déplace encore de quelques mètres, en ouvrant, un an plus tard, avec une associée, le bar le Cap verres.

Nous sommes en 2011, et de la rencontre d’amoureux qui va suivre, un duo d’entrepreneurs est déjà sur le point de naître. Mais rapidement, le jeune couple se fatigue du rythme du bar et recherche un nouveau mode de vie.
« A ce moment-là, Elise a trouvé un travail dans une start up, et on s’est installés à Auray, se remémore Jean-Marc. Elle était très mobile, et moi j’avais repris une formation pour travailler dans l’hôtellerie pour de grandes enseignes ». Seulement, Pour Elise, il y a un gros problème : son patron oublie de la payer… Quant à Jean-Marc, même s’il s’était « préparé psychologiquement à travailler pour des grands groupes », il se rend rapidement compte que cette voie ne correspond pas à ce qu’il veut.

Une opportunité de s’implanter à Belle-île

Et voilà que leur arrive une nouvelle : un restaurant palantin ne trouve aucun repreneur car le loyer exorbitant qui est demandé et les termes du bail sont « pratiquement frauduleux ». Mais pour un jeune couple décidé à « remettre le pied à Belle-île » et persuadé qu’à force de travail il trouvera sa récompense, c’est un risque à prendre.

« Un métier de bouche, ça nous permettait de faire quelque chose de nouveau, explique Jean-Marc Roudaut. On s’est inspiré de ce qu’on voyait à l’extérieur, et on a fait une carte très réduite. A l’époque, on était les seuls à proposer une carte qui changeait tous les jours, avec des produits frais ». Une bonne idée qui paye, puisque, bientôt, les restaurateurs obtiennent même un bail plus raisonnable et finissent par réussir à acheter le fonds de commerce. Il est maintenant l’heure d’une 2e bonne nouvelle ! Place de l’Eglise, l’hôtel-restaurant Le Vivier est à céder…

La naissance du Corto Maltese

Au printemps 2018, Jean-Marc Roudaut et Elise Fémel, qui conservent le restaurant la Parenthèse, relèvent alors un nouveau défi en rachetant leur second fonds de commerce. Le Vivier deviendra donc Le Corto Maltese, du nom du personnage de bande dessinée fétiche des parents d’Elise, qui venaient d’offrir au couple une lithographie de l’aventurier.

De la Parenthèse, l’établissement conserve l’idée des produits frais et locaux. A la différence que cette fois, la carte est plus étoffée, les menus davantage dans le style bistro… et que de 18 couverts à l’intérieur et une vingtaine à l’extérieur, les hôtelliers débutants passent à 40 couverts à l’intérieur et 40 sur la terrasse couverte! « En plus, on a découvert la partie accueil de l’hôtel, qu’on voulait aussi expérimenter, précise Jean-Marc Roudaut. Et, ce qui nous plaît également, c’est de travailler dans une cuisine où on a de l’espace. Et puis, on a un grand bar qui nous permet de faire nos cocktails ». Un nouveau rythme dans lequel il faudra aussi compter avec un paramètre clée : le petit Charles, né en 2015, qui apprécie lui aussi son nouveau terrain de jeux.

Le Corto en chiffres:

• 40 couverts en intérieur et 40 sur la terrasse couverte (ouverte dès avril cette année).
• Hôtel de 11 chambres employant une réceptionniste et 2 personnes en chambres à l’année.
• Partie bar/restaurant: 7 personnes à l’année (sans compter Jean-Marc Roudaut et Elise Fémel) et 12 en saison.

Le Corto Maltese. Hôtel-restaurant**, place de l’Hôtel de Ville, à Palais. Tél : 02.97.31.37.37

27/03/2019

Issu d’une famille « implantée depuis toujours dans la ville de Strasbourg », Bertrand Heitz, d’abord tenté par des études en musicologie, est arrivé aux métiers de l’hôtellerie par une voie qui n’était pas toute tracée. Avec seulement le bac en poche, le jeune homme a en effet d’abord travaillé dans la grande distribution, avant de prendre un virage qui l’amènera finalement à Belle-île, où, à 39 ans, il est actuellement maître d’hôtel à l’hôtel-restaurant l’Atlantique.

Pour préférer abandonner ses études et se consacrer à ce qui, au départ, ne devait être qu’un « boulot à côté » dans une enseigne de la grande distribution à Strasbourg, Bertrand Heitz devait avoir une fibre bien particulière… Un je ne sais quoi qui l’aura aidé à rapidement progresser dans son travail, devenant d’abord chef de rayon. Puis, à la demande de l’enseigne qui l’emploie à l’époque, le Strasbourgeois déménage à Dijon. Ensuite, ce sera Epinal, et finalement Briançon.

Mais le véritable tournant de la carrière du tout jeune salarié du groupe Géant Casino aura lieu plus tard, à Paris. Envoyé en mission quelques semaines, il loge alors dans un hôtel de la chaîne Campanile. « Je me suis très bien entendu avec le directeur, se souvient-il. Il m’a dit que j’avais le profil pour faire de l’encadrement dans l’hôtellerie car j’avais déjà des compétences en gestion, je savais tenir des objectifs, et je connaissais le service client ».

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Connus comme les animateurs de l’association Belle-île en livres, créée en 2018 pour continuer les animations littéraires initiées par Florence Le Doux, Ronan et Sophie Naudin sont aussi les créateurs de la maison d’édition Jadis Editions…et les futurs libraires de l’avenue Carnot, à Palais. Un nouveau projet qui suit le fil de leur volonté de développer l’économie locale du livre.

Située dans l’ancienne mercerie de Maryvonne Le Gac, au numéro 7 de l’avenue Carnot, la future librairie «La Longue Vue » ouvrira ses portes début avril. En attendant les futurs meubles, dessinés par le créateur palantin Jean-Baptiste Herbillon, Ronan et Sophie Naudin ont déjà mis à profit quelques étagères…

« Nous avons déjà des livres d’occasion, surtout sur le thème de la Bretagne, de la mer, et de Belle-île, détaillent-ils. Mais nous aurons surtout des livres neufs, qui mettront en valeur les auteurs bellilois ou bellilophiles ». Pour compléter leur sélection, les nouveaux libraires s’appuieront également sur un partenaire à leur échelle, la société My Book Box, qui propose, sur abonnement, une sélection mensuelle de livres de poche. Ces livres, qui ne seront pas nécessairement des nouveautés, seront choisis chaque fois autour d’un thème différent.

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A l’origine commerçant “sédentaire”, dans le local où se trouve actuellement La Bien nommée, à Palais, Cédric Maziller vend aujourd’hui sa charcuterie artisanale sur les marchés bellilois. Primé l’an dernier pour la qualité de son saucisson, il a trouvé, au volant de sa camionnette, le mode de vie qui lui convient.

Quand il est revenu, en 1992, encore tout jeune, faire son apprentissage de cuisinier au pub Le Goëland, Cédric Maziller n’avait pas encore en tête de revenir s’installer à Belle-île. Né à l’ancienne maternité d’une mère originaire de Locmaria, du côté de la famille Le Matelot, l’apprenti a cependant grandi à Lanester, où ses parents se sont établis et où son père exerçait comme boucher. Une fois sa formation achevée, Cédric Maziller repart donc sur le continent, travailler « à droite à gauche » dans la restauration. Jusqu’à l’année 2000, où, alors qu’il a 26 ans, l’élan d’un projet de vie à deux le ramène sur son île, d’abord pour y monter une entreprise de paysagiste, qu’il portera pendant 10 ans.

Mais, en 1998, le jeune insulaire a vent d’une occasion qui lui paraît idéale : un magasin palantin à l’emplacement très convoité, place de la République, se libère.

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Après avoir partagé les bancs des mêmes écoles, depuis Sainte-Anne jusqu’au collège Sainte-Croix, toujours à une année de distance, Guylaine Nollet et Elodie Gravier auraient pu continuer à se croiser longtemps sans se connaître. Aujourd’hui, le hasard du voisinage de leurs boutiques respectives les a réunies sur une même façade de la place de la République.

Distançant encore, comme à l’école, son ancienne camarade, Elodie Gravier aura été la première à s’installer, en 2008, en reprenant la boutique de vêtements de sa mère. A l’époque, la jeune femme gère déjà avec son mari la crêperie l’Annexe. Mais, pour elle, le magasin Mer&fille est une histoire de famille, un commerce où elle a toujours travaillé, et qu’elle n’abandonnerait pour rien au monde. La voilà donc qui enfile une double casquette, continuant également son activité dans la restauration ! A cette époque, Guylaine Nollet travaille déjà dans la boutique voisine, le Palais du marin. Mais elle ne se mettra à son compte qu’en 2010, lors du départ en retraite des anciens propriétaires.

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Ouverte en 2016, l’adresse belliloise du cabinet d’expertise comptable vannetais Auditeco était censée pouvoir fonctionner avec une salariée embauchée à 20 heures par semaine. Mais l’an dernier, avec déjà une soixantaine de clients, l’entreprise a dû mettre les bouchées doubles, et embaucher l’assistante comptable Florence Prime à temps plein.

Jusqu’en 2016, pour maintenir le lien avec ses clients, le cabinet indépendant d’expertise comptable Auditeco n’avait pas d’autre moyen que les allers-retours en bateau…et les clients pas d’autre solution que de « laisser de gros tas de documents à la poste ».

Issue d’une famille de vendeurs de marchés de la région parisienne, France Dahan a recréé dans sa boutique palantine Chez France un décor qui rappelle les étals des déballeurs. Comme une invitation à fouiller pour trouver la bonne affaire.

Quand elle vaque entre ses cartons de vêtements et ses portants remplis au maximum, sans nul doute, France Dahan se sent dans son élément. « Les gens disent que je suis envahie, mais c’est mon monde, explique-t-elle. Je suis née là-dedans, et j’ai commencé à vendre avec mes parents sur les marchés de la région parisienne quand j’avais 15 ans ».

Et c’est d’ailleurs en vendant des vêtements sur des étals pendant la saison que cette « fille de marché » a fait ses premiers pas de future insulaire. C’était en 1998, et la francilienne, après plusieurs séjours de vacances à Belle-île, avait décidé d’y proposer sa marchandise. Mais 2 ans plus tard, France Dahan franchit une toute nouvelle étape dans sa vie de commerçante en s’installant dans une « boutique en dur », à l’année.

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Ancienne boulangère de l’avenue Carnot, Maryse Foulgoc a racheté en 2008 le fonds du magasin de jouets français en bois la Belle au bois. Un point encore plus stratégique que sa boulangerie d’autrefois pour voir grandir les enfants et leurs familles.

Après une première carrière de boulangère, du temps où elle était mariée à un boulanger-pâtissier, Maryse Foulgoc avait dû, suite à son divorce, faire une courte escale comme employée dans une boutique de décoration…jusqu’à ce qu’un marchand de fonds ne vienne souffler à son oreille qu’un magasin de jouets cherchait un repreneur.

« Nous avions été en contact au moment où mon ex-mari et moi vendions la boulangerie, explique l’actuelle marchande de jouets. Il savait donc que mon but était de m’établir à mon compte, sans personnel. Mais je ne voulais plus travailler dans l’alimentation, qui est un secteur trop compliqué à gérer seule ».

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Bien connue des Palantins pour avoir été pendant 9 ans « la serveuse du Poisson rouge », Lucie Lainé vient d’ouvrir, à tout juste 30 ans, la boutique de vêtements À deux sur la balançoire. Dans ses rayons, elle propose des collections homme/femme « pour des gens de 25 à 85 ans ».

Depuis la naissance de sa 2^e fille, il y a 2 ans, qui avait poussé la jeune femme à chercher une profession aux horaires moins « décalés », Lucie Lainé avait une petite idée qui lui trottait dans la tête. Une petite idée qui attendait seulement son moment et a reçu un coup d’accélérateur suite à une séparation, avec un nouveau départ en solo.

Alors, le 22 février dernier, le rêve a fini par prendre corps en la forme d’une boutique lumineuse, donnant à la fois sur la rue de la Citadelle et le quai Jacques Le Blanc.